Pour faire suite à notre billet de ce matin, voici une comparaison du débourrement de l’an dernier (6 mai 2014) avec cette année (4 mai 2015). Nous avions l’an dernier à pareille date un développement semblable à aujourd’hui.
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Débourrement 2015
Aujourd’hui 4 mai 2015 à 28 DJ10 notre Frontenac est au stade BBCH 05 (protection cotonneuse nettement visible). En terme de degrés-jours est bien plus hâtivement que le prévoit le modèle. Ce dernier prévoit le stade coton à 55 DJ10 (donc pour le 7 mai) et le stade pointe verte à 75 DJ10 (donc pour le 9 mai). Toutefois, en terme de date le modèle n’est pas si mal avec un écart de seulement 3 jours. En fait nous accumulerons les degrés-jours à une vitesse folle cette semaine, en moyenne 8 DJ10/jour.
Voilà donc à partir de maintenant il faut surveiller les gels nocturnes.
Prévision à long terme du débourrement
J’ai consolidé les données de ma station météo, des nouvelles prévisions à très long terme de Météomédia ainsi que la modélisation des stades phénologiques de CIPRA. Cette année le débourrement des cépages hâtifs se déroulerait du 25 au 30 mai, soit très tardivement. Non seulement le printemps est plutôt tardif, mais on annonce encore dix jours de températures sous les normales, sans grande accumulation de degrés-jours.
Statistiques et état de la production
NOTE: Pour des données plus actuelles, consultez cet article.
Voici une présentation que nous avons fait devant l’AGA 2015 de l’Association des vignerons du Québec ainsi qu’au Comité vigne et vin du CRAAQ. Elle fait état du bilan de production des membres à l’AVQ pour 2012 et 2013, puis trace un portrait des caractéristiques de la production des 12 dernières années, en place les performances en perspective de la production canadienne, et fait le lien avec la planification pour les 10 prochaines années. En tout, 22 années sont examinées. Des constats sont faits. Projet financé par Vignobles Saint-Rémi.
Cliquer ici pour le document complet.
Taille 2015
Comme à l’habitude, nous avons taillé tout l’hiver depuis novembre. L’hiver a été rude avec des vents intenses et fréquents. Moins de journées ont été favorables à la taille… disons plutôt endurable 😉 Mais hier, c’était vraiment magnifique : quelques images.
Volatility in the evolving cool climate wine regions of Ontario
La présentation du climatologiste Tony Shaw de Brock/CCOVI intitulée Volatility in the the evolving cool climate wine regions of Ontario est très intéressante. Bien que le climat se réchauffe (été et hiver), la variabilité journalière pendant l’hiver s’accentue et provoque d’avantage de dommages par le gel.
Je le cite « Perception of future climatic risks is important because wine growers will not invest unless they understand that their agricultural systems is highly vulnerable. »
À écouter pendant votre lunch…
Froid du 24 février 2015
Nous venons d’avoir une autre bonne nuit froide, j’en ai profité pour la décortiquer heure par heure (voir illustration).
Il apparaît que cette nuit s’est caractérisée par des inversions de température d’intensité et d’épaisseur assez importante. La température minimale a atteint -25,8 C, la durée inférieure à -23 C a été de 3,7 heures, alors que le seuil de -25 C a été dépassé pendant 1,0 heure. Dans ces conditions, les zones basses du vignoble subissent des températures encore inférieures aux observations de la station météo, située au centre du gradient de température de la parcelle.
Un moulin à vent aurait vraisemblablement pu limiter la température minimale à -23 C. Toutefois, les nuits les plus limitantes de l’hiver 2014-15 restent celles du 8 et 14 janvier avec des -25,5 C (venteux) et -26,1 C (avec inversion), respectivement. Pour des informations complémentaires, consultez cette analyse que nous avons publiée précédemment.
Quelle est la pertinence d’utiliser des moulins à vent pendant l’hiver ?
Je me suis posé cette question et procédé à une analyse de mes données météo pour les deux derniers hivers. Dans ce bref rapport, j’ai constaté un certain intérêt mais pas forcément une réelle opportunité de produire des cépages tel que Vidal, Maréchal Foch ou même des vinifera sans aucun autre moyen de protection hivernal qu’un moulin à vent. Qu’en pensez-vous ?
Symposium vigne et vin 2015: Succès !
Le Symposium vigne et vin 2015 qui s’est déroulé les 9 et 10 février 2015 a été tout un succès. Plus de 170 personnes ont participé à l’événement qui a su séduire par la grande variété des sujets et la qualité des conférenciers. L’audience était composée principalement de viticulteurs et vignerons (55%), de professionnels (10%), d’institutions gouvernementales (8%), de chercheurs (5%) et d’exposants. Les participants qui ont répondu ont attribué une note globale d’appréciation de 88% pour l’ensemble de la journée ainsi que pour la pertinence du contenu présenté.
J’en profite pour remercier mes collaborateurs au comité organisateur, ici bas.

Symposium vigne et vin 2015. Comité organisateur. Arrière: Gaëlle Dubé, Karine Pedneault, Évelyne Barriault, Caroline Provost, Jérémie d’Hauteville; rangée avant: Charlotte Reason, Lyne Desnoyers, Fabien Gagné. Photo: François Carl Duguay, CRAAQ.
La taille au printemps réduirait le brix et augmenterait l’acidité
Dans cette expérimentation de Rätsep et collaborateurs faite en Estonie sur un cépage hybride en climat frais, on a étudié l’effet du moment de la taille (début d’hiver vs printemps) sur différents paramètres technologiques et physiologiques. Ils ont observé que la taille au printemps réduit de façon importante les solubles totaux et provoquent aussi une augmentation de l’acidité totale. Voilà une piste intéressante.